De La Taquinière

De La Taquinière Cocker Spaniel Anglais

Cocker Spaniel Anglais

DU BON USAGE DE LA CAGE !

DU BON USAGE DE LA CAGE !

Mettre son chien en cage est souvent associé à un acte d’emprisonnement, voire de maltraitance vis-à-vis de son compagnon. Il est vrai que son utilisation, parfois abusive par des maîtres peu scrupuleux, ne lui donne pas très bonne réputation. Pourtant, utilisée à bon escient, elle permet d’éduquer son chien dans un cadre rassurant et de le protéger des accidents, lorsque le chiot, n’ayant que quelques mois, n’a absolument pas conscience des dangers qu’il l’entoure.

La cage doit être utilisée par un public averti pour éviter les dérives et/ou un usage incorrect, ce qui aurait de graves conséquences sur le chien.  Voici quelques conseils pour bien choisir la cage de son chien et bien l’utiliser.

Un refuge et non une prison

La cage n’est pas forcément une prison pour le chien, elle peut être tout le contraire : un refuge, une tanière (n’oublions pas que le loup dort dans un espace réduit et confiné dans la nature), une protection. Mettre un chien en cage n’est donc pas nécessairement un acte de barbarie cruelle qui emprisonne le chien, à condition de l’utiliser judicieusement.

IMPORTANT : si vous culpabilisez à l’idée « d’enfermer » votre chien et que c’est un crève-cœur de le mettre dans sa cage, votre chien, éponge de vos émotions, le ressentira. Il sentira qu'il y a quelque chose de suspect et il commencera à s'inquiéter alors qu’il n’y a pas lieu. Vous devez donc avant tout vous-même être convaincu(e) des effets bénéfiques de la cage et entreprendre un travail sur vous-même en ce sens.

Le seul endroit sécure pour un jeune chiot

Un jeune chien, guidé par sa fougue et sa curiosité, ne sait pas que telle plante verte est toxique, qu’il peut recevoir une décharge électrique en mordant un fil ou en léchouillant une prise électrique. Un jeune chiot est comme un bébé : il veut tout voir, tout toucher, tout goûter, sans avoir conscience du danger. Il ne vient pas au monde en comprenant ce qu'il a le droit de faire ou non. Son besoin d'explorer est naturel et participe à son équilibre et à son épanouissement mais il doit être encadré.

Un accident est vite arrivé et peut avoir des conséquences irréversibles : il peut s’étrangler avec un objet ou même un simple morceau de tissu, s’empoisonner avec l’eau (et le produit !) du seau qui sert à laver le sol, recevoir sur la tête un objet lourd en le tirant ou en le mordillant…

Tous ces accidents, beaucoup plus fréquents qu’on ne le pense, peuvent être évités grâce à la cage. L’utilisation de la cage maximise ainsi les chances qu’il n’arrive rien à votre chiot.

La cage permet de mettre son animal en sécurité lors de ses absences, ou lorsqu’on ne peut avoir une surveillance constante (eh oui, il faut bien faire à manger et le ménage !).

De même qu’on ne laisse pas un enfant sans surveillance dans une pièce, on ne laisse pas un chiot mener seul ses toutes premières explorations. Un chiot doit être laissé libre dans la maison  après plusieurs apprentissages. La cage, en attendant l’acquisition de ces apprentissages, permet à votre chiot d’être en sécurité.

Un chien plus calme et tempéré, moins de dégâts

Le chien, animal de meute par excellence, n’est pas nature, pas fait pour être seul. Un trouble anxieux peut alors apparaître chez votre chien lorsque vous vous absentez. La nervosité de votre chien se traduira par de la malpropreté et par des dégâts plus ou moins graves (le vase offert par votre belle-mère, passe encore mais le nouveau canapé acheté la semaine dernière, ça passe un peu moins bien !). Lorsqu'il est jeune et plein d'énergie, il a à sa disponibilité ses jouets et il apprend ainsi à s'amuser avec les bons objets. Par habitude, il va développer une préférence pour ses jouets.

Si en plus, à votre retour, vous le disputez, il ne fera  pas le lien avec ses actions antérieures et ne comprendra pas pourquoi vous êtes en colère. Il associera alors chacun de vos retours à une réprimande et deviendra de plus en plus anxieux : le cercle vicieux s’installe.

Cela peut être évité si on sait se servir d’une cage. L’usage de la cage le rassurera à condition qu’il l’associe à quelque chose d’agréable (et non à vos départs). C’est pourquoi, vous devrez l’habituer à y aller en votre présence également. 

La cage apprend à un chien anxieux à se calmer, à gérer des frustrations mineures, à se sentir rassuré, à prendre des bonnes habitudes. En outre, il sera plus serein en voyage, en pension ou encore chez le vétérinaire, s’il doit subir une intervention par exemple et qu’il est donc placé en cage avant et après l’intervention.

Un apprentissage de la propreté plus rapide

Un chiot n'a pas un parfait contrôle de ses sphincters avant l'âge de 6 mois et a besoin de faire ses besoins tous les 2 à 5 heures suivant son âge. Cela étant, dès que le chiot acquiert le réflexe d'mission et de défécation (vers 1 mois), il ira naturellement se soulager loin de sa couche. Le fait de le placer en cage (la nuit par exemple) lui apprendra ainsi plus rapidement à se retenir et cela vous évitera de ramasser tous les matins. Pour parfaire l'apprentissage et pour le bien-être de votre chiot, le sortir à l'extérieur doit être cependant la première chose à faire dès que vous vous leverez le matin.

Comment faire en pratique ?

Pour que la cage représente un lieu de calme et de repos, il faut respecter quelques règles et mettre en place tout un  apprentissage :

Votre chiot doit être habitué à la cage progressivement. Il ne faut jamais forcer votre chiot à aller dedans, il doit y aller de lui-même. Pour commencer, placez la cage dans un endroit à l’écart du passage (mais dans un lieu de vie quand-même) puis faites comme si de rien n’était pour que votre chien s’y habitue de lui-même. Une fois qu’elle est totalement banalisée, déposez-y des friandises à l’intérieur et invitez votre chien à aller les chercher. Une fois qu’il ira de lui-même régulièrement, vous pouvez commencer à lui servir son repas à l’intérieur et à refermer la porte derrière lui. Rouvrez-là dès qu'il a fini. On peut ensuite si cette étape se passe bien, commencer progressivement à l'enfermer dedans pour plusieurs minutes : 1 minute au début, puis 2, puis 5, puis 10 en lui donnant toujours une petite friandise pour qu’il associe sa cage à quelque chose de positif. Le mieux est de lui donner un jouet d’occupation : un kong rempli de vache qui rit, un pipolino, un os à mâcher. Vaquez à vos occupations mais surveillez-le du coin de l’œil : dès qu’il montre des signes d’inquiétude, rouvrez la porte, il ne doit jamais se sentir emprisonné.

La règle d'or : le féliciter à chaque fois qu'il entre dans sa cage de lui-même et essayer de ne jamais ouvrir la porte pendant que le chien aboie ou couine. Distrayez-le indirectement en faisant un bruit inhabituel ou en ouvrant le frigo (ça marche toujours) en l'ignorant. Dès qu'il se tait, allez vers lui et offrez-lui une friandise. Demandez un autre assis, ouvrez la cage et laissez le sortir en l'ignorant.

Les premières nuits

Si votre chien pleure pendant les premières nuits dans sa cage, placez-la dans votre chambre, votre chiot est encore petit, il a besoin de sentir une présence rassurante à côté de lui. Le fait d'être en cage (et non sur le lit), le place d'emblée au niveau hiérarchique inférieur. Après quelques jours il se sentira plus à l'aise dans votre maison, vous pourrez alors commencer à éloigner peu à peu la cage de votre chambre. Un chien adulte, s'il est rassuré sur le fait qu'il ne sera pas abandonné, accepte bien de dormir dans une autre pièce que la vôtre à partir du moment où il a eu assez de contacts sociaux durant la journée ou la soirée.

IMPORTANT : s’il s’agit d’un chien adulte, a fortiori, dont si vous ignorez son passé, utilisez la cage avec prudence et sur avis d’un comportementaliste.

Conséquences d’une mauvaise utilisation de la cage

Si l’utilisation de la cage est abusive et que le chien y passe son existence, il développera des troubles de comportement difficiles à soigner. Les conséquences négatives résultant d'une utilisation incorrecte de la cage sont nombreuses :

-Des aboiements intempestifs dès que le chien se trouve dans sa cage, ce qui montre son inconfort. La cage n’est ici en aucun cas un refuge dans lequel  chien se sent bien

-Un léchage excessif d’origine anxieuse. Le chien se lèche ou se mordille la patte parfois jusqu’au sang.

-De la claustrophobie. Le chien est paniqué dès qu’il se trouve en cage et fait une véritable crise d’angoisse: il hurle, il gratte le sol, il mord les barreaux, il tourne en rond, il fait tout pour sortir jusqu’à se blesser.

-De l’hyperactivité. Dans ce cas, ce n’est pas tant à l’intérieur de la cage que le chien aura un comportement inadéquat mais une fois à l’extérieur. Difficultés à le canaliser, trop plein d’énergie, bêtises en tout genre, etc. qui sont la conséquence directe d’un usage excessif de la cage.

 -Un comportement agressif ou à l’inverse apathique indiquant une dépression.

Lorsqu’une cage est bien présentée et que l’apprentissage a été effectué correctement, un chien l'adopte comme sa tanière. Il s’y réfugie comme dans son panier pour s’y reposer, ronger ses os tranquillement ou s’éloigner du bruit et de l’agitation tout simplement parce qu’il s’y sent en sécurité.  Si vous constatez que ce n’est pas le cas de votre chien, recommencez l’apprentissage depuis le début et consultez un spécialiste qui pourra vous orienter et trouver la meilleure solution avec vous.

Audrey Dulieux, le 6 juin 2016